Les résidences secondaires des manchots de Magellan

En entreprenant le long voyage vers le bout du monde afin de courir un marathon sur le dernier continent qui me restait et de pouvoir ainsi rejoindre le club de ceux qui ont bouclé des marathons sur les 7continents, je me doutais de la beauté de la Patagonie et j’en reviens comblé. J’ai dû prendre soin d’éviter de toucher le pied de l’Indien qui se trouve au pied de la statue de Magellan au milieu de la Plaza de Armas à Punta Arenas.
La légende veut en effet que celle ou celui qui touche ce pied reviendra immanquablement à cette charmante ville, qui est la plus australe de la terre ferme de l’Amérique du Sud et qui est aussi l’un des points de départ pour explorer la Patagonie et l’Antarctique. Au cours de notre séjour de près d'un dizaine de jours à Punta Arenas, nous avons parcouru sans doute un peu trop rapidement la Patagonie, et notamment le parc national chilien de Torres del Paine et Tierra del Fuego. Mais l’histoire que je voudrais raconter ici est celle des manchots de Magellan, de l’exemplarité de leurs couples d’adultes et du dolce farniente des jeunes manchots sur les plages de l’Ile Magdalena, dans la partie orientale du Détroit de Magellan.
La légende veut en effet que celle ou celui qui touche ce pied reviendra immanquablement à cette charmante ville, qui est la plus australe de la terre ferme de l’Amérique du Sud et qui est aussi l’un des points de départ pour explorer la Patagonie et l’Antarctique. Au cours de notre séjour de près d'un dizaine de jours à Punta Arenas, nous avons parcouru sans doute un peu trop rapidement la Patagonie, et notamment le parc national chilien de Torres del Paine et Tierra del Fuego. Mais l’histoire que je voudrais raconter ici est celle des manchots de Magellan, de l’exemplarité de leurs couples d’adultes et du dolce farniente des jeunes manchots sur les plages de l’Ile Magdalena, dans la partie orientale du Détroit de Magellan.
Les couples d’adultes se forment pour la vie pour mener une vie exemplaire avec une mission fondamentale, qui est celle d’assurer à tout prix la survie de l’espèce. Les mâles partent les premiers des côtes du Brésil et arrivent à l’Ile Magdalena début septembre pour creuser ou réhabiliter le nid du couple. A l’arrivée des femelles, les terriers doivent être prêts, propres et jolis, jolis. Home sweet home !
Aucun manchot ne voudrait en effet décevoir sa compagne et gâcher les vacances estivales, d’autant que c’est la saison de la reproduction. Comme tous ces manchots se ressemblent, dès que la résidence estivale est prête, le mâle se met debout sur la véranda, tourne le bec vers le ciel et entonne des cris que sa dulcinée va reconnaître. Ces cris sont proches des braiments d’âne, mais ils pourraient bien avoir une signification plus précise dans le langage de ces manchots, comme pour dire : chérie, je suis là, j’ai bien travaillé, notre résidence est la plus belle !
Après la ponte des œufs (2 en règle générale, mais parfois un seul), c’est madame qui les couve pendant une douzaine de jours et monsieur est chargé d’aller faire les courses en mer. Ensuite ils permutent pour une même période et ainsi de suite jusqu’à l’éclosion des œufs au bout de 40 à 45 jours. A partir de ce moment et pour plusieurs semaines, les deux parents ne s’alimentent plus. Toute la nourriture qu’ils trouvent sera destinée aux poussins. Ils vont chasser en mer des poissons et des crustacés, les digèrent, les conservent dans la gorge, puis ils se dirigent vers le nid pour les régurgiter ensuite aux poussins. Ces derniers naissent en novembre et deviennent autonomes, c’est-à-dire capables se nourrir par eux-mêmes, en janvier. Ils rejoignent alors sur la plage les jeunes nés au cours des années antérieures et qui y mènent la belle vie depuis leur arrivée sur l’ile. Ici les couples se font et se défont au gré des caprices de ces juvéniles qui font la fête et le dolce farniente pendant que les parents travaillent et observent un régime forcé. Mais les belles choses ont une fin. Vers l’âge de 6 ans, ils deviendront des adultes et la première mission du mâle sera de creuser le nid pour la première saison de reproduction.
Les poussins sont les premiers à quitter, en groupes et sans aucun guide, l’Ile Magdalena pour les eaux du Brésil, d’où étaient partis leurs parents. Oui, ils y vont tous sans guide. A noter que chez ces manchots, dès que les poussins deviennent indépendants, les liens de parenté sont définitivement rompus.
On peut légitimement se poser la question de savoir la raison qui pousse les colonies de manchots de Magellan à quitter les eaux tropicales du Brésil pour le froid et les forts vents de l’Ile Magdalena. C’est tout simplement parce que les journées y sont nettement plus longues, ce qui permet aux parents de disposer de plus de temps pour aller plusieurs fois chercher la nourriture pour leurs petits poussins.
Les manchots de Magellan n’autorisent la visite de l’ile de leurs résidences estivales que durant une heure par jour, de 10h à 11h. Le ferry part de Punta Arenas à 8h du matin pour une traversée de 2 heures. Les visiteurs doivent suivre un chemin balisé et accorder la priorité de passage aux parents qui reviennent de la mer pour apporter la nourriture aux poussins. Les intrus sont également invités à se montrer très discrets et respectueux des maîtres de maison et de leurs familles. Je me suis très volontiers laissé soumettre à cette discipline un peu rigoureuse et j’en ai été récompensé par une des expériences les plus mémorables que la Patagonie réserve à ses visiteurs.
En pleine saison de reproduction l’Ile Magdalena abrite environ 69 000 couples et un total de quelque 300 000 manchots, en comptant les poussins nés lors de cette période et les jeunes qui passent leur temps à bronzer sur la plage. Le nombre total de manchots de Magellan est estimé à près de 1,3 million, mais on peut lire sur Wikipédia qu’il s’agit d’une espèce « quasi menacée ».
Aucun manchot ne voudrait en effet décevoir sa compagne et gâcher les vacances estivales, d’autant que c’est la saison de la reproduction. Comme tous ces manchots se ressemblent, dès que la résidence estivale est prête, le mâle se met debout sur la véranda, tourne le bec vers le ciel et entonne des cris que sa dulcinée va reconnaître. Ces cris sont proches des braiments d’âne, mais ils pourraient bien avoir une signification plus précise dans le langage de ces manchots, comme pour dire : chérie, je suis là, j’ai bien travaillé, notre résidence est la plus belle !
Après la ponte des œufs (2 en règle générale, mais parfois un seul), c’est madame qui les couve pendant une douzaine de jours et monsieur est chargé d’aller faire les courses en mer. Ensuite ils permutent pour une même période et ainsi de suite jusqu’à l’éclosion des œufs au bout de 40 à 45 jours. A partir de ce moment et pour plusieurs semaines, les deux parents ne s’alimentent plus. Toute la nourriture qu’ils trouvent sera destinée aux poussins. Ils vont chasser en mer des poissons et des crustacés, les digèrent, les conservent dans la gorge, puis ils se dirigent vers le nid pour les régurgiter ensuite aux poussins. Ces derniers naissent en novembre et deviennent autonomes, c’est-à-dire capables se nourrir par eux-mêmes, en janvier. Ils rejoignent alors sur la plage les jeunes nés au cours des années antérieures et qui y mènent la belle vie depuis leur arrivée sur l’ile. Ici les couples se font et se défont au gré des caprices de ces juvéniles qui font la fête et le dolce farniente pendant que les parents travaillent et observent un régime forcé. Mais les belles choses ont une fin. Vers l’âge de 6 ans, ils deviendront des adultes et la première mission du mâle sera de creuser le nid pour la première saison de reproduction.
Les poussins sont les premiers à quitter, en groupes et sans aucun guide, l’Ile Magdalena pour les eaux du Brésil, d’où étaient partis leurs parents. Oui, ils y vont tous sans guide. A noter que chez ces manchots, dès que les poussins deviennent indépendants, les liens de parenté sont définitivement rompus.
On peut légitimement se poser la question de savoir la raison qui pousse les colonies de manchots de Magellan à quitter les eaux tropicales du Brésil pour le froid et les forts vents de l’Ile Magdalena. C’est tout simplement parce que les journées y sont nettement plus longues, ce qui permet aux parents de disposer de plus de temps pour aller plusieurs fois chercher la nourriture pour leurs petits poussins.
Les manchots de Magellan n’autorisent la visite de l’ile de leurs résidences estivales que durant une heure par jour, de 10h à 11h. Le ferry part de Punta Arenas à 8h du matin pour une traversée de 2 heures. Les visiteurs doivent suivre un chemin balisé et accorder la priorité de passage aux parents qui reviennent de la mer pour apporter la nourriture aux poussins. Les intrus sont également invités à se montrer très discrets et respectueux des maîtres de maison et de leurs familles. Je me suis très volontiers laissé soumettre à cette discipline un peu rigoureuse et j’en ai été récompensé par une des expériences les plus mémorables que la Patagonie réserve à ses visiteurs.
En pleine saison de reproduction l’Ile Magdalena abrite environ 69 000 couples et un total de quelque 300 000 manchots, en comptant les poussins nés lors de cette période et les jeunes qui passent leur temps à bronzer sur la plage. Le nombre total de manchots de Magellan est estimé à près de 1,3 million, mais on peut lire sur Wikipédia qu’il s’agit d’une espèce « quasi menacée ».