Les manchots de Magellan
Le 14 février 2014
Par Dr Pieds nus Sidy Diallo
Lors de mon premier voyage en Patagonie et en Antarctique, en 2014, j'ai visité les résidences estivales des manchots de Magellan, des créatures impressionnantes par leurs efforts pour la survie de leur espèce, leurs capacités de navigation et l’exemplarité de leurs couples.
En entreprenant le long voyage vers le bout du monde afin de courir un marathon à Punta Arenas et un marathon en Antarctique, je me doutais de la beauté de la Patagonie et j’en reviens comblé. J’ai évité de toucher le pied de l’Indien qui se trouve au pied de la statue de Magellan, à Punta Arenas, car, selon la légende, celui qui touche ce pied reviendra immanquablement à cette charmante ville, la plus australe de la terre ferme de l’Amérique du Sud et l’un des points de départ pour explorer la Patagonie et l’Antarctique.
Les humains actuels ont beaucoup à apprendre des autres animaux
Au cours de notre séjour de près d’une dizaine de jours à Punta Arenas, nous avons visité un peu rapidement la Patagonie, et notamment le parc national de Torres del Paine et Tierra del Fuego. Mais l’histoire que je voudrais raconter ici est celle des pingouins de Magellan, de l’exemplarité de leurs couples d’adultes et du farniente des jeunes manchots sur les plages de l’ile Magdalena, dans la partie orientale du détroit de Magellan.
Les couples d’adultes se forment pour la vie pour mener une vie exemplaire avec une mission fondamentale, qui est celle d’assurer à tout prix la survie de l’espèce. Les mâles partent les premiers des côtes du Brésil et arrivent à l’ile Magdalena début septembre pour creuser ou réhabiliter le nid du couple. À l’arrivée des mesdames, les terriers doivent être prêts, propres et jolis.
Évidemment, aucun monsieur ne voudrait décevoir sa compagne et gâcher les vacances estivales, d’autant que c’est la saison de la reproduction. Comme tous ces manchots se ressemblent, dès que la résidence estivale est prête, le mâle se met debout sur la véranda, tourne le bec vers le ciel et entonne des cris que sa dulcinée va reconnaître. Ces cris pourraient bien avoir une signification plus précise dans le langage de ces manchots, comme pour dire : chérie, je suis là, j’ai bien travaillé, notre résidence est la plus belle !
Après la ponte des œufs, deux en règle générale, mais parfois un seul, c’est madame qui les couve pendant une douzaine de jours, monsieur étant chargé d’aller faire les courses en mer. Ensuite, ils permutent pour une même période, et ainsi de suite jusqu’à l’éclosion des œufs au bout de 40 à 45 jours. À partir de ce moment et pendant plusieurs semaines, les deux parents ne s’alimentent plus. Toute la nourriture qu’ils trouvent sera destinée aux poussins. Ils vont chasser en mer des poissons et des crustacés, les digèrent, les conservent dans la gorge, puis, ils se dirigent vers le nid pour les régurgiter aux poussins.
Ces derniers naissent en novembre et deviennent autonomes, c’est-à-dire capables de se nourrir par eux-mêmes, en janvier. Ils rejoignent alors sur la plage les jeunes nés au cours des années antérieures et qui y mènent la belle vie depuis leur arrivée sur l’ile. Ici, les couples se font et se défont au gré des caprices de ces jeunes qui font la fête pendant que les parents travaillent et observent un régime forcé. Mais les belles choses ont une fin. Vers l’âge de 6 ans, ils deviendront des adultes et la première mission du mâle sera de creuser le nid pour la première saison de reproduction.
À noter que, chez ces manchots, les liens de parenté sont définitivement rompus dès que les poussins deviennent indépendants. Et ces derniers et leurs aînés sont les premiers à quitter, en groupes et sans aucun adulte, l’ile Magdalena pour se rendre dans les eaux du Brésil.
On peut légitimement se poser la question de savoir la raison qui pousse les colonies de manchots de Magellan à quitter les eaux tropicales du Brésil pour le froid et les forts vents de l’ile Magdalena. C’est tout simplement parce que les journées y sont nettement plus longues, ce qui permet aux parents de disposer de plus de temps pour aller plusieurs fois chercher la nourriture pour leurs petits poussins.
En pleine saison de reproduction, l’ile Magdalena abrite environ 69 000 couples et un total de quelque 300 000 manchots, en comptant les poussins nés lors de cette période et les jeunes qui passent leur temps à bronzer sur la plage. Le nombre total de manchots de Magellan est estimé à près de 1,3 million. Il s’agit d’une espèce quasi menacée.
Mon livre Courir pieds nus pour sauver les humains est disponible sur Amazon en format broché et numérique, également en anglais sous le titre suivant : Running Barefoot for Human Survival.
Par Dr Pieds nus Sidy Diallo
Lors de mon premier voyage en Patagonie et en Antarctique, en 2014, j'ai visité les résidences estivales des manchots de Magellan, des créatures impressionnantes par leurs efforts pour la survie de leur espèce, leurs capacités de navigation et l’exemplarité de leurs couples.
En entreprenant le long voyage vers le bout du monde afin de courir un marathon à Punta Arenas et un marathon en Antarctique, je me doutais de la beauté de la Patagonie et j’en reviens comblé. J’ai évité de toucher le pied de l’Indien qui se trouve au pied de la statue de Magellan, à Punta Arenas, car, selon la légende, celui qui touche ce pied reviendra immanquablement à cette charmante ville, la plus australe de la terre ferme de l’Amérique du Sud et l’un des points de départ pour explorer la Patagonie et l’Antarctique.
Les humains actuels ont beaucoup à apprendre des autres animaux
Au cours de notre séjour de près d’une dizaine de jours à Punta Arenas, nous avons visité un peu rapidement la Patagonie, et notamment le parc national de Torres del Paine et Tierra del Fuego. Mais l’histoire que je voudrais raconter ici est celle des pingouins de Magellan, de l’exemplarité de leurs couples d’adultes et du farniente des jeunes manchots sur les plages de l’ile Magdalena, dans la partie orientale du détroit de Magellan.
Les couples d’adultes se forment pour la vie pour mener une vie exemplaire avec une mission fondamentale, qui est celle d’assurer à tout prix la survie de l’espèce. Les mâles partent les premiers des côtes du Brésil et arrivent à l’ile Magdalena début septembre pour creuser ou réhabiliter le nid du couple. À l’arrivée des mesdames, les terriers doivent être prêts, propres et jolis.
Évidemment, aucun monsieur ne voudrait décevoir sa compagne et gâcher les vacances estivales, d’autant que c’est la saison de la reproduction. Comme tous ces manchots se ressemblent, dès que la résidence estivale est prête, le mâle se met debout sur la véranda, tourne le bec vers le ciel et entonne des cris que sa dulcinée va reconnaître. Ces cris pourraient bien avoir une signification plus précise dans le langage de ces manchots, comme pour dire : chérie, je suis là, j’ai bien travaillé, notre résidence est la plus belle !
Après la ponte des œufs, deux en règle générale, mais parfois un seul, c’est madame qui les couve pendant une douzaine de jours, monsieur étant chargé d’aller faire les courses en mer. Ensuite, ils permutent pour une même période, et ainsi de suite jusqu’à l’éclosion des œufs au bout de 40 à 45 jours. À partir de ce moment et pendant plusieurs semaines, les deux parents ne s’alimentent plus. Toute la nourriture qu’ils trouvent sera destinée aux poussins. Ils vont chasser en mer des poissons et des crustacés, les digèrent, les conservent dans la gorge, puis, ils se dirigent vers le nid pour les régurgiter aux poussins.
Ces derniers naissent en novembre et deviennent autonomes, c’est-à-dire capables de se nourrir par eux-mêmes, en janvier. Ils rejoignent alors sur la plage les jeunes nés au cours des années antérieures et qui y mènent la belle vie depuis leur arrivée sur l’ile. Ici, les couples se font et se défont au gré des caprices de ces jeunes qui font la fête pendant que les parents travaillent et observent un régime forcé. Mais les belles choses ont une fin. Vers l’âge de 6 ans, ils deviendront des adultes et la première mission du mâle sera de creuser le nid pour la première saison de reproduction.
À noter que, chez ces manchots, les liens de parenté sont définitivement rompus dès que les poussins deviennent indépendants. Et ces derniers et leurs aînés sont les premiers à quitter, en groupes et sans aucun adulte, l’ile Magdalena pour se rendre dans les eaux du Brésil.
On peut légitimement se poser la question de savoir la raison qui pousse les colonies de manchots de Magellan à quitter les eaux tropicales du Brésil pour le froid et les forts vents de l’ile Magdalena. C’est tout simplement parce que les journées y sont nettement plus longues, ce qui permet aux parents de disposer de plus de temps pour aller plusieurs fois chercher la nourriture pour leurs petits poussins.
En pleine saison de reproduction, l’ile Magdalena abrite environ 69 000 couples et un total de quelque 300 000 manchots, en comptant les poussins nés lors de cette période et les jeunes qui passent leur temps à bronzer sur la plage. Le nombre total de manchots de Magellan est estimé à près de 1,3 million. Il s’agit d’une espèce quasi menacée.
Mon livre Courir pieds nus pour sauver les humains est disponible sur Amazon en format broché et numérique, également en anglais sous le titre suivant : Running Barefoot for Human Survival.